La mondialisation économique est aujourd’hui à la croisée des chemins.
Chaque jour l’actualité nous apporte des illustrations de la nécessité d’intégrer les marchés, d’assurer une coopération constante entre nos gouvernements et de faciliter les échanges économiques internationaux. Pensons à la circulation de produits essentiels comme des masques ou des vaccins pour nous protéger de la COVID-19, à toutes les plateformes numériques qui facilitent notre passage à travers la crise ou encore aux échanges de produits agricoles qui font que les crises alimentaires sont désormais plus faciles à combattre.
Par ailleurs, la mondialisation économique a la vie dure. Les tensions commerciales entre les géants américain et chinois sont plus vives que jamais. Plusieurs pays adoptent une politique de repli voire protectionniste. Avec la stagnation des négociations commerciales du Cycle de Doha et la paralysie de son système de règlement des différends, l’Organisation mondiale du commerce a un urgent besoin d’une réforme de ses processus décisionnels.
Une certitude demeure. La mondialisation économique est une réalité objective et est irréversible. Les méga-partenariats économiques régionaux se multiplient en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Le Canada, signataire d’accords avec les États-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays d’Asie et d’ailleurs, participe à cette effervescence. Et le Québec est un acteur clé de ce positionnement canadien.
Si la mondialisation est une tendance lourde qui résiste aux aléas des relations internationales et de l’économie, les questions qu’elle soulève se renouvellent. D’où d’immenses besoins de recherche sur les nouveaux enjeux de la mondialisation économique. Tous les acteurs de la mondialisation économique sont aujourd’hui avides de données, de réponses, d’arguments et de réflexions sur les défis et les débats que nous amène la mondialisation.
Les gouvernements doivent adopter des lois, règlements, politiques et programmes compatibles avec leurs multiples engagements contenus dans les accords régionaux et multilatéraux. Quelle marge de manœuvre ont-ils, par exemple, pour appliquer des plans de lutte aux changements climatiques ou des plans de relance de leur économie nationale? Ou quels incitatifs ont-ils le droit de mettre en place pour attirer des investisseurs? Des questions du même genre se déclinent dans tous les secteurs où l’État intervient : agriculture, marchés publics, services financiers, télécommunications, santé, commerce en ligne, commerce électronique, recours commerciaux, développement régional, ressources naturelles, protection de l’environnement, propriété intellectuelle, entreprises d’État, énergie, culture pour n’en nommer que quelques-uns. Les questionnements sont tout aussi vifs pour les acteurs économiques privés. Les chaînes de valeur, les risques-pays, les règles d’origine, les tarifs douaniers, la certification des produits, les brevets, la concurrence, la fiscalité et les obstacles techniques au commerce sont autant d’enjeux qui sont bousculés par la mondialisation économique et qui affectent les activités des entreprises manufacturières, des importateurs, des exportateurs, des fournisseurs de services et des investisseurs.
Le citoyen a aussi besoin de réponse quant aux impacts de la mondialisation économique. Comme consommateur, comme justiciable, comme électeur, comme contribuable, il est légitime de se questionner aujourd’hui sur les impacts économiques, politiques, sociaux, culturels, environnementaux ou sanitaires de la mondialisation.